Biographie


Laurent Minh - (né en 1963)


Il aurait dû être un physicien du vide et du froid, il fait dans la magie du son. À la vie en laboratoire que lui promettaient ses études scientifiques, Laurent Minh a d’abord préféré enregistrer de sa fenêtre ouverte le chant des fauvettes. En suivant, il est devenu l'oreille en France des Japonais de Tokyo Electro Accoustic Coporation (TEAC). Il a ainsi formé les techniciens de Radio France, de l’INA et de la SFP à ces nouveaux modes de travail avant d'être en charge, toujours en France, du service après-vente des matériels audio de l'américain Avid Technologies. C'était peu de temps après avoir travaillé à «des sons à tomber par terre» qui épataient en 1989 l'équipe de Francis Cabrel enregistrant l'album “Sarbacane” au Studio Polygone à Toulouse.

Ce fut le son, ça aurait pu être l'image. En tout cas, il s'est toujours agi de numérique. Pionnier en France du réglage de l'audio-numérique, à 34 ans en 1997, Laurent Minh lançait MINH Productions avec un appareil Kodak DCS 420 et son frère Olivier. La société de photographies MINH Productions a tout de suite eu pour client Intermarché ou la Cité de l'Espace. Le DCS 520 de 2 millions de pixels coûtait plus de 10.000 € actuels en 1998 qui furent empruntés à son banquier. Toujours dans le numérique plutôt que l’argentique, le DCS 560 de 6 millions de pixels a suivi. L'avantage était de pouvoir livrer tout de suite les clichés à ses clients.

Mais c'est aux mésanges, aux piverts et aux moineaux-friquets du jardin derrière sa fenêtre que l’explorateur des sons 2.0 est revenu. En 2002, le garage toulousain de Laurent Minh devenait cabine de mastering pour Art Mengo, Liane Foly ou l'Orchestre de Chambre de Toulouse, entre autres. La dégringolade des ventes de CD était cependant plus qu'amorcée. Cette chute avérée, au moins par plaisir, Laurent Minh lançait en 2014 l'association “Décamps Audio Technique” qui fournit du mastering et de l'aide à la conception de matériel de traitement de son. On ne se refait pas.

Celui qui, à treize ans, commandait au Père Noël des kits Tandy d'amplificateurs à monter dans le garage familial de Carcassonne, celui qui, à la manière d’un ado, offrait ledit amplificateur à Yvonne, sa petite voisine, pour qu’elle y écoute Bowie, avait retrouvé sa façon propre d'aimer le monde. Ce monde est aujourd'hui numérique, c'est numériquement, avec toute sa passion pour l’analogique, que l’artisan-ingénieur Laurent Minh veut faire partager les vibrations de ce monde.

G.L.